« L’émotion de la découverte,
L’exquise et délicate sensation de me sentir un peu privilégié,
d’être l’un des premiers à découvrir un nouveau jus,
Le ravissement de mes lèvres et de mon palais au premier contact physique avec le liquide un peu frais.
L’étonnement de mes papilles, surprises de cette explosion de saveurs en bouche.
Puis le sourire de satisfaction.
Le frisson sur l’avant-bras qui tient le verre
Et ce besoin irrépressible de vouloir faire partager… »
Je parcours à longueur d’année le vignoble avec pour seuls bagages mon expérience, mon palais et mon intuition.
La tonnellerie m’a ouvert les portes, m’a fait passer de l’autre côté « du comptoir », à la cave, dans le chai, là où les histoires se racontent et les vins se font. Ma bouche a vu passer une multitude de propositions liquides diverses et variées. Elle est devenue avec le temps une amie intransigeante, sincère (parfois trop), directe (pourquoi perdre du temps ?), et je lui fais confiance.
Je suis en quête permanente du graal, du vin qui me surprendra, qui écrira son nom dans mon répertoire des « indispensables ». Qu’il soit d’origine modeste ou s’adossant à une noble appellation. Mon intuition et les émotions dont elle se nourrit ne connaissent pas les guides ni les classements. Elles cherchent une vérité, ma vérité.
Derrière ce vin il y a toujours un homme, une femme, le vin « spontané » n’existe pas dans la nature. Et avec lui une histoire, une recherche personnelle. J’aime les histoires humaines. Celles qui se transmettent, pleines d’anecdotes parfois gaies ou parfois plus dures.
Le regard du vigneron qui vous propose à la pipette sa création est toujours interrogatif. Il n’y a jamais de certitude dans le vin. Chaque millésime, chaque terroir, chaque cépage est vivant, fluctuant. Un vin qui goûte bien un jour pourra ne rien montrer le lendemain, ou un visage plus fermé, plus amer. En fonction de la météo, du calendrier lunaire ou biodynamique, jour fleur ou racine. Je me méfie des vignerons trop catégoriques. L’humilité est un autre mot-clé.
Mes vies antérieures dans d’autres « mondes » m’ont apporté le goût du conseil, de l’accompagnement, de l’aide. Les échanges « post-pipettes » vont parfois plus loin que l’élevage même de la barrique dégustée. On peut parler commerce, clientèle, attente, prix, étiquette, cire ou collerette (ou rien du tout) Et la conversation s’enrichit, la confiance se crée.
Ainsi m’est venue l’idée de « pépinière », qui apporterait une aide « commerciale » aux jeunes domaines qui ne bénéficient pas encore de la puissance des guides et des sommeliers. Ils le méritent, j’avais l’envie.
Cep de Table était né.









































