Description
Mas COMBARELA Des Si et Des Mi rouge 2019
Extrait du Le Rouge & et Blanc :
Même s’il est d’origine paysanne, Olivier Faucon est un néovigneron au sens où il a opéré une reconversion complète avant de créer son domaine en 2016. Homme de marketing et de communication à la base, il a suivi une formation à Beaune (BTS Viti-oeno) à l’âge de 40 ans puis effectué des stages, surtout au Mas Cal Demoura, avant de s’installer dans le Larzac. Olivier Faucon continue d’ailleurs d’échanger et de demander des conseils à Vincent Goumard du domaine précité, son « mentor » en quelque sorte.
Amateur de bandes dessinées et de vin, Olivier doit peut-être sa reconversion à la bande dessinée « Les Ignorants » d’Étienne Davodeau, parue en 2011, dont le titre illustre une de ses cuvées.
À la tête de 11 ha en propre et d’un fermage de 1,5 ha destiné au vrac, il a repris en 2016 des vignes « en chimie » appartenant à des coopérateurs. La conversion en agriculture biologique date de 2019 et il se prépare à une certification biodynamique avec l’aide de Vincent Masson.
Les vignes du Mas Combarèla (signifiant Combes en occitan) sont plantées sur trois îlots :
– 3,5 ha de syrah, grenache et carignan à Arboras, à 350 m d’altitude, sur des sols caillouteux de très anciens calcaires dolomitiques,
– 6 ha de vignes de carignan blanc et noir, grenache, cinsault, mourvèdre, chenin, vermentino, près de Saint-Jean-de-Fos, aux Combarels, situées à 150 m d’altitude sur une ancienne plaine avec une dominante de calcaires blancs lacustres.
– 1,5 ha de grenache blanc et de syrah entre Aniane/Saint-Jean-de-Fos et Saint-Guilhem-le-Désert dans la vallée de l’Hérault sur des sols de calcaires blancs lacustres fragmentés par le froid, et de galets à 90 m d’altitude.
Depuis l’acquisition des parcelles, le travail du sol a repris progressivement et Olivier fait appel à du personnel expérimenté ; il vient d’ailleurs d’engager un salarié agricole à la fin de l’année 2020. C’est d’ailleurs au contact de ces ouvriers agricoles que notre vigneron a complété sa formation technique.
Quand les sols peuvent être travaillés, ils le sont à l’aide d’inter-ceps, à la pioche ou en débroussaillant manuellement. En projet, des essais de traction animale autour des plus vieux ceps…
Les vendanges sont manuelles et les fermentations réalisées en levures indigènes mais, quand elles ne démarrent pas ou patinent trop, une levure neutre peut parfois stimuler un pied de cuve. Différents contenants de macération et d’élevage sont employés tels que le béton, l’inox, le bois (barriques de 228 à 500 l et foudre), les amphores en grès. Le nouveau chai, datant de 2018, offre plus de confort et de souplesse que les anciennes installations.
La production est assez diversifiée avec huit cuvées, dont deux seulement revendiquent l’appellation Terrasses du Larzac. Au total un vin rosé, deux blancs et cinq rouges sont produits.
Nous avons dégusté sur place les deux cuvées en Terrasses du Larzac dans le millésime 2020 avec L’Ode aux Ignorants sans réduction, dense avec une petite pointe de sécheresse et une belle rétro sur le cacao et la réglisse ainsi que la “grande” cuvée Lueur d’Espar (ancien nom du mourvèdre) au boisé encore présent, présentant une belle amertume avec des touches de tomate séchée et d’orange amère.
Le domaine se porte plutôt bien ce qui permet à son propriétaire de continuer à investir, cependant au détriment d’une éventuelle rémunération qu’il ne se verse toujours pas. Laure, sa compagne, continue de travailler en dehors du domaine.
Les vins sont présents en grande restauration parmi les étoilés marseillais ou parisiens (Mazzia, Gagnaire…)
Olivier Faucon possède les qualités nécessaires à un vigneron, notamment curiosité, ténacité et souci du détail. À quarante-neuf ans, son avenir est (presque) encore devant lui.
Le site d’Olivier est ici